La Presse en parle

3 bonnes raisons d’aller au musée de la Résistance

Installer depuis peu à L’Arénas, le nouveau site dédié à la Résistance azuréenne est, à lui seul, un cours d’histoire sur cette sombré période. Avec objets d’époque, documents, expositions.

A l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, hier, on inaugurait le nouveau site du musée de la Résistance azuréenne. Après avoir été hébergé au 117, avenue Simone-Veil, dans les locaux appartenant à la Région, le musée a dû trouver une nouvelle adresse. C’est fait, depuis janvier, à L’Arénas, au rez-de-chaussée de l’immeuble Le Phare, place des Mosaïques. Géré par l’Association azuréenne des amis du musée de la Résistance, que préside Jean-Louis Panicacci, professeur honoraire à l’Université de Nice, le musée est désormais installé sur 263 m² de plain-pied. C’est moins que dans la plaine du Var, mais avec une autre disposition, plus lumineuse, plus visuelle. Un écrin fonctionnel dédié à la conservation du souvenir et au devoir de mémoire à transmettre aux plus jeunes. On vous explique comment.

1. L’esprit et les actes

​Deux espaces abritent un fonds retraçant l’esprit et les actes de la Résistance. Qu’y découvre-t-on ? Tout sur cette sombre période : De Gaulle et la France libre, Jean Moulin dans les Alpes-Maritimes., René Cassin, le camp de concentration de Sospel, la villa Lynwood, à Cimiez, qui était un lieu de torture, les casemates construites par les Allemands le long du littoral, des flashs sur la vie quotidienne sous l’Occupation avec la disparition des l’essence, l’apparition des longues files d’attente, les tickets d’alimentation et les cartes de rationnement, un mannequin maquisard, un autre en agent de liaison au féminin. Tout est d’époque : armes, vêtements, sacoches, vélo, containers… On n’a pas oublié l’imprimerie clandestine, la vitrine sur le sabotage ferroviaire, les combats dans la région jusqu’à l’insurrection de Nice, la présence américaine… Tout est extrêmement fouillé, précis, expliqué, riche. 

2. Un centre de documentation précieux

​Tout est parfaitement ordonné, mis en scène. Mais c’est la partie visible de l’iceberg. Dans les placards à coulisses s’alignent 2000 volumes ; 3000 autres attendent à la cave d’être feuilletés. Des ouvrages historiques, des biographies, des essais, des poésies… Plus 800 photos et 500 DVD. Tout peut être consulté sur place ou emprunté à condition d’être adhérent de l’Association azuréenne des amis du musée de la Résistance. Le plus, c’est la présence de Jean-Louis Panicacci, d’une érudition incroyable mas très abordable et très compréhensible. On peut lui poser toutes les questions. Maquisards, nazis, exécutions, Libération… Il a réponse à tout.

3. Des présentations qui bougent

​A côté de l’exposition permanente, vivent des expositions itinérantes, dont celle, incontournable, sur « Jean moulin et le Centre national de la Résistance ». Une quarantaine d’ouvrages et revues évoquent le préfet fondateur du CNR (1899-1943), dont c’est l’année, torturé à mort par la Gestapo. A voir jusqu’à la fin de l’été avec la certitude d’en apprendre beaucoup sur ce personnage: « Nous sommes les seuls à avoir autant d’élément concernant Jean Moulin au niveau bibliographique », affirme Jean-Louis Panicacci. Une autre exposition aura lieu entre juin et octobre 2024 sur la Libération en attendant celle sur la déportation et la libération des camps de concentration en mars-mai 2025.

Christine Rinaudo, Nice-Matin, 28 mai, p. 7