Notre région, refuge dès l’avant-guerre pour les Italiens antifascistes et les Allemands antinazis, n’a pas connu les horreurs des combats et de l’exode comme dans le nord-est du pays, excepté pour le Mentonnais (Menton et Fontan annexés par l’Italie de juin 1940 à septembre 1943).
Mais, dans la zone dite « libre », après l’armistice du 22 juin 1940, elle a connu successivement :
le régime de Vichy (« Nice fille aînée de la Révolution nationale », première section départementale de la LFC)
l’occupation italienne à partir du 11 novembre 1942 (Menton quartier général de la 4e armée, Beaulieu PC de l’Intendance, Nice PC de la division Emanuele Filiberto Testa di Ferro, Breil siège du tribunal militaire, Sospel camp d’internement)
l’occupation allemande à partir du 9 septembre 1943 (Grasse PC de la 148e division, Nice siège de la Feldkommandantur 994)
enfin la libération de la côte à partir du 15 août 1944 (insurrection niçoise du 28 août), celle de l’arrière-pays (Sospel 28 octobre), la vallée de la Roya du 10 au 25 avril 1945 à l’issue des combats meurtriers de L’Authion (280 tués dans les rangs de la 1e DFL et du 3e RIA).
La Résistance fut ici très active, de toutes obédiences (communiste, socialiste, gaulliste, démocrate-chrétienne, modérée) et sous des formes diverses (Armée secrète, FTPF, FTP-MOI, maquis, Milices patriotiques, réseaux BCRA et SOE), tous aidés par des femmes le plus souvent anonymes et par des jeunes. Elle a payé un lourd tribut : 575 martyrs (fusillés, morts au combat ou en déportation).