Georges RENEVEY (1915~2005)

dit “Rolley”
Chevalier de la légion d’honneur – Prisonnier de guerre évadé en 1942 – Chef-adjoint du mouvement COMBAT et du MRNPGD – Administrateur du MRA jusqu’à sa mort

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Autoportrait 1942

Je crois bien me souvenir que mon premier acte de résistance effective, accompli sous forme de manifestation de propagande, je l’ai fait avec Colette JACQUES, sœur de Georges PONS, des amis d’avant-guerre qui été aussi des habitués de la pension Marie-José où je résidais. Colette m’avais embauché pour coller des papillons sur les platanes du boulevard Victor HUGO. Elle était jugée un peu irresponsable par des voisins pétainistes que je retrouverais à la Libération, « résistants de la première heure ». Ils seront même plus fiers de leur « résistance » que ne le sera Colette qui, entre-temps, deviendra la directrice de la galerie de peinture de Jean MOULIN, rue de France. Passons(…)

J’ai rencontré Colin ou Jean CONSTANT en octobre 1942. De ce jour commença une collaboration et une fidélité complète qui dura toute la guerre. Peu de gens savaient qu’il s’appelait Georges COTTA. Quelques jours plus tard, il me présenta à quelqu’un venu de Lyon et qui cherchait une tête de pont à Nice. Il se faisait appeler Socrate mais son vrai nom était Jean GEMAHLING, chef national du service de renseignements de Combat :

– Nous avons besoin d’un chef pour remplacer un agent départemental qui ne peut plus continuer à assurer son travail. Voulez-vous le remplacer ? Il vous faudra créer de toute pièce un réseau de renseignements dans les Alpes-Maritimes.

-Il va sans dire que je serais là pour vous aider, me dit Jean.

-Vous recevrez des instructions et des fonds, repris Socrate. La centrale étant à Lyon, il vous faudra un courrier pour porter vos rapports et rapporter les fonds et les instructions. La boite aux lettres est sur le Cours TOLSTOI.

J’ai accepté le poste non sans prévenir que je m’y connaissais en matière de renseignements autant que pour dire la messe de Noël à Saint-Pierre de Rome. J’espérais de tout mon cœur que Jean et toutes ses relations résistantes m’aideraient.

La Résistance était une autre vie qui devait se juxtaposer à la vie normale mais sans jamais prendre sa place. Il nous fallait vivre deux vies parallèles, la Résistance occupant les temps morts d’une vie classique. C’est ainsi que, guidé par Jean CONSTANT, j’entrais en résistance comme on entre en religion.